
L’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire était face à la presse nationale ce lundi 16 mai 2022, dans le cadre de la COP 15 qui se tient à Abidjan sous le thème : « Terre, Vie et Héritage : de la rareté à la prospérité ».
SEM Abdelmalek Kettani a saisi l’occasion pour exprimer ses sincères remerciements aux organisateurs de ladite conférence. « Merci de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui devant la presse Ivoirienne en marge des travaux de la COP 15 qui se déroulent actuellement en Côte d’Ivoire. En effet, c’est avec un immense plaisir que je prends la parole devant vous et je voudrais de prime abord exprimer mes sincères félicitations à Son Excellence le Président Ouattara et au gouvernement et au peuple de la République de la Côte d’Ivoire pour la réussite de cet évènement planétaire et pour l’accueil chaleureux et fraternel qui a été réservé à la délégation Marocaine dirigée par SEM le ministre de l’agriculture Mohamed Sadiki », s’est-il réjoui tout en adressant ses vives félicitations au nouveau président de la COP 15, M. Alain Richard Donwahi et lui souhaiter plein succès dans sa noble mission. Il a également félicité le Secrétariat de la Convention et les membres du comité d’organisation pour le déroulement sans failles de ce grand événement
Quant à la problématique de la désertification, le diplomate marocain a exhorté les uns et les autres à s’impliquer davantage dans la construction d’un monde vivable et prospère à léguer aux générations futures.
A cet effet, il a nourri l’espoir que cette 15ème Session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (COP 15) serve de catalyseur. « Cette Conférence se déroule en terre africaine, reconnue comme étant la région la plus affectée par la désertification et qui endure manifestement l’impact du changement climatique, la nécessité de concevoir et de mettre en œuvre des plans de relance post COVID 19, qui constitue l’une des plus grandes crises de l’histoire contemporaine à laquelle l’humanité a été confrontée, ayant causé d’énormes perturbations au niveau des modes de vies humaines, des moyens de subsistance et des systèmes économiques et l’impératif de la réalisation des objectifs de développement durable y compris la neutralité de dégradation des terres qui offre un meilleur rapport coût-bénéfice et fournit des avantages multiples pour l’atténuation du changement climatique, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté », a-t-il justifié comme légitimité et objectivité de cette ambition tout en rappelant qu’à cet égard, le Royaume du Maroc salue l’Initiative d’Abidjan lancée lors du Sommet des chefs d’Etats et des gouvernements tenu le 9 Mai 2022.
Fort de cela, il souhaite qu’elle soit la plateforme d’une mobilisation soutenue et pratique afin de traduire les engagements politiques en actions concrètes.

Par conséquent, le Représentant du Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire a exposé les préoccupations du Royaume Maroc liées au développement durable. « Le Royaume du Maroc accorde un grand intérêt à cette conférence et souhaite que ses préoccupations soient prises en compte, en l’occurrence les questions relatives à la sécheresse, la neutralité de dégradation des terres, les moyens de mise en œuvre, les régimes fonciers et le genre », a-t-il souhaité.
Selon lui, les attentes sont nombreuses. Par rapport à la sécheresse qui constitue un enjeu capital affectant tous les pays africains, dont le Maroc, et d’autres ont commencé à en ressentir les effets, celle-ci n’a pas recueilli tout l’intérêt qu’elle mérite quoiqu’elle ait figuré parmi les axes fondamentaux de la CNLUCD depuis son adoption, et devrait par conséquent être érigée en priorité stratégique et gérée efficacement.
Concernant la neutralité de dégradation des terres, les pays africains en parties ont pleinement adhéré au programme mondial volontaire de détermination d’objectifs de neutralité de dégradation des terres, sachant que depuis l’adoption de ce concept en 2015, plusieurs étapes ont été franchies en termes de sa déclinaison opérationnelle qui est arrivée au stade de la conception des projets transformateurs.
Cependant, plusieurs défis continuent à s’opposer à l’atteinte de la NDT à l’horizon 2030, puisque 20 % de la superficie terrestre mondiale épouse une tendance constante en termes de dégradation.
Quant aux moyens de mise en œuvre, l’aspect financier se positionne en tant qu’élément central pour l’implémentation des dispositions de la convention, et je voudrais saisir cette occasion pour réitérer nos remerciements aux partenaires financiers pour les efforts déployés en termes d’appui financier à la lutte contre la désertification.
En dépit de cela, , SEM Abdelmalek Kettani, au nom du Roi Mohammed VI, s’est réjoui des résultats très probants du Sommet des Chefs d’État et de gouvernement qui a appelé à la mise en œuvre de programmes concrets et à la mise en place d’une alliance africaine contre la désertification et la sécheresse, dotée de ressources financières et technologiques adéquates et propres à une action efficace.
Toutefois, le diplomate marocain a tiré la sonnette d’alarme en signalant que : « La communauté internationale est appelée actuellement et plus que jamais, à répondre à des défis considérables en matière de gestion durable des terres dans un environnement grevé de contraintes majeures : le climat change, les ressources hydriques se raréfient, la population mondiale croit, les villes s’étendent au détriment des terres agricoles, tandis que les terres dont les quantités sont limitées et inextensibles continuent de se dégrader. En d’autres termes, l’accélération de la mise en œuvre des programmes de la lutte contre la désertification et la gestion durable des terres, tant sur le plan régional que national, devient actuellement une nécessité impérieuse, en particulier au niveau du continent africain connu pour sa vulnérabilité très marquée ».
Il faut noter que vu la taille des défis, le Maroc estime que la cadence de leur mobilisation devrait aller de pair avec les enjeux émergents et les ambitions prônées.
Adama Bakayoko